Le Made in Morocco, levier de la souveraineté industrielle du Maroc ?
Introduction
Si l’industrie marocaine a connu un essor remarquable grâce à son intégration au sein des chaînes de valeur mondiales dans certains métiers comme l’automobile et l’aéronautique, la compétitivité du tissu industriel national demeure toutefois un défi important. En effet, la crise de la covid-19 a révélé la forte dépendance de l’industrie marocaine de l’outil productif étranger notamment européen et a rappelé la nécessité du renforcement de l’appareil productif national.
Conscient de ce défi et conforté par l’agilité et la réactivité du secteur industriel marocain durant la crise du coronavirus, le Ministère de l’industrie marocain a dévoilé en septembre 2020 le plan de relance industrielle 2021-2023 qui repose sur trois piliers :
- Une politique de substitution aux importations
- Le renforcement du capital marocain dans l’industrie et
- La décarbonation de l’industrie afin de renforcer les exportations.
La stimulation de l’offre industrielle nationale trouve ainsi toute sa légitimité dans un contexte mondial marqué par un retour aux modèles de « patriotisme économique » pour tempérer les excès d’une mondialisation exacerbée.
La nécessité de la souveraineté industrielle se confirme dans un monde de polycrises
La souveraineté industrielle désigne la capacité d’un pays à produire localement des biens et services pour répondre aux besoins de la population, des entreprises et institutions. La souveraineté industrielle se trouve également associée à la sécurité nationale car elle permet de garantir l’autonomie et la résilience du pays face aux risques économiques, politiques et géopolitiques.
Jusqu’alors, la logique des avantages comparatifs dominait l’industrie mondiale. Les différentes phases de la chaîne de valeur d’un produit ou d’un service, de la conception au service après-vente en passant par la fabrication, étaient délocalisées à l’emplacement où les coûts sont optimaux.
La rupture des dynamiques fondamentales de la mondialisation a provoqué un bouleversement de cette logique et l’accélération du retour vers des politiques industrielles orientées vers l’autonomie.
Le renforcement de la production locale est ainsi une mesure incontournable à la souveraineté industrielle, en particulier au vu des préoccupations environnementales. Elle présente des opportunités importantes pour la croissance économique, la création d’emploi, la réduction des coûts logistiques, le renforcement du contrôle de la qualité mais également la réduction de l’empreinte carbone.
Depuis le début des années 2000, le Maroc a mis en place une politique visant à accélérer l’industrialisation et à renforcer la compétitivité de l’industrie. Ainsi, se sont enchaînées les stratégies (plan Emergence de 2005 à 2009, Pacte National pour l’Emergence Industrielle de 2009 à 2015), marquant ainsi la consolidation du positionnement du développement industriel comme levier de la croissance économique du Royaume.
Fort de ces expériences, le Maroc a mis en place le Plan d’Accélération Industriel (PAI 2014-2020) avec des ambitions concrètes :
La création d’un demi-million d’emplois, pour moitié provenant des IDE et pour moitié du tissu industriel national rénové et l’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points, passant de 14% à 23% en 2020 .
La mise en œuvre de ces objectifs repose sur 10 mesures clés regroupées en 3 catégories :
- La création d’écosystèmes industriels pour une industrie davantage intégrée
- La mise en place d’outils de soutien adaptés au tissu industriel
- Le renforcement du positionnement du Maroc à l’international
Le renforcement de la souveraineté industrielle s’inscrit dans les 3 catégories de mesures mais le Made in Morocco s’inscrit particulièrement au sein de la troisième de mesures, qui prévoit notamment d’améliorer la situation du Maroc sur les marchés extérieurs à travers l’accompagnement des secteurs à fort potentiel d’exportation pour consolider la compétitivité de l’offre exportable du Maroc.
La souverainete industrielle du Maroc : état des lieux
Différents indicateurs permettent d’évaluer le niveau de souveraineté industrielle d’un pays, à savoir :
Dépendance aux importations
Selon la Direction des Etudes et Prévisions Financières, « à fin janvier 2023, les importations de biens se sont élevées à 54,4 milliards de dirhams, en hausse de 6,3% par rapport à la même période de 2022. Ce résultat est à attribuer à l’augmentation des achats de la majorité des groupes de produits, particulièrement les produits énergétiques, les biens d’équipement et les produits alimentaires. Ces trois groupes de produits représentent 55,9% du total des importations contre 50,6% en 2022. »
Les exportations du secteur manufacturier ont connu une croissance notable à fin janvier 2023 et ce, dans la majorité des filières, notamment, l’automobile (+44,8%), l’électronique et électricité (+39,2%), le textile et cuir (+14,1%), l’industrie alimentaire (+5,2%), l’industrie pharmaceutique (+20,4%) et l’aéronautique (+1,3%).
En ce qui concerne les comptes extérieurs, les données relatives au mois de février 2023 laissent constater un creusement du déficit commercial de 6,8 milliards de dirhams, reflétant une augmentation de 11,6% des importations et de 7,9% des exportations.
Part des entreprises étrangères au Maroc
Selon les chiffres de l’Office des Changes, le flux net des IDE au Maroc a plus que triplé de fin janvier 2022 à fin janvier 2023 pour ressortir à 2,2 milliards de dirhams, recouvrant un accroissement des recettes (+65,9% à 3 milliards de dirhams) et une baisse des dépenses (-31,2% à 824 millions de dirhams).
Recherche & Développement (R&D) au Maroc
La Recherche & Développement au Maroc représente à peine 0,8% du PIB par rapport à une moyenne de 2 à 3% dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Bien que la loi de Finances 2023 ait consacré 300 millions de dirhams au volet R&D, de nombreux experts et institutionnels marocains considèrent que ce chiffre demeure insuffisant pour promouvoir la qualité et la quantité de la production industrielle marocaine.
Nombre de brevets déposés
Selon le bilan des activités 2022 de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), une évolution positive a été constatée (15.174 demandes de marques – 4.462 dépôts de dessins et modèles industriels pour enregistrement – plus de 2.520 dépôts de demandes de brevets d’invention), ce qui a valu au Maroc de gagner 10 places dans le Global Innovation Index de 2022.
Part de la population active travaillant dans l’industrie
Selon le Haut Commissariat au Plan, la répartition des actifs occupés selon le secteur d’activité montre que le secteur des Services se situe en première position avec 5.099.000 personnes et une part de 47,4%, suivi de l’Agriculture, Forêt et Pêche avec 3.149.000 personnes (29,3%), de l’Industrie y compris l’Artisanat, avec 1.289.000 personnes (12%) et, enfin, le BTP avec 1.209.000 personnes (11,2%).
La stratégie de substitution des importations
Théoriquement, le plan de substitution des importations consiste à réduire la part d’importations à travers le développement du potentiel industriel du pays.
En limitant les importations à travers des protections douanières, barrières tarifaires ou non tarifaires, l’industrie du pays se développe pour répondre à la demande interne. Cela permet au pays en question de produire lui-même ce qu’il importait en se mettant en situation d’indépendance par rapport aux autres pays.
Au Maroc, le Nouveau Modèle de Développement ambitionne de faire du Made in Morocco « un marqueur de qualité, de compétitivité et de durabilité ce qui constitue un levier substantiel d’approfondissement des partenariats internationaux, de positionnement stratégique du Maroc à l’échelle régionale et internationale et de consolidation de la place et du rôle joué par le Maroc à l’échelle internationale. »
Les paris du Nouveau Modèle de Développement
Le Made in Morocco : Diversification et Montée en Gamme
En construisant une base productive diversifiée et sophistiquée, le Maroc fait le pari de devenir le hub multisectoriel le plus attractif de sa région et de tirer avantage de sa position géographique et des investissements importants en infrastructure réalisés ces dernières années pour valoriser l’ensemble de ses potentialités économiques et proposer au monde des produits et services à forte valeur ajoutée, porteurs de savoir-faire et d’innovation, et éco-responsables. Le pari Made in Morocco identifie un nombre élevé de secteurs et activités à fort potentiel, dans l’industrie, les services et les ressources naturelles. Ce pari implique de réaliser un bond significatif en compétitivité qui permettra au pays de se démarquer par sa capacité à s’intégrer dans les chaînes de valeurs régionales et mondiales, par l’accès à une énergie bas carbone compétitive, une logistique à coûts attractifs et aux meilleurs standards internationaux et des infrastructures d’accueil et une connectivité numérique de qualité. Ce pari appelle également à investir fortement dans les compétences et à accompagner l’ensemble des acteurs, aussi bien marocains qu’étrangers, à contribuer plus intensément à la valorisation des potentialités sectorielles du Maroc et à la montée en gamme de son tissu productif.
S’agissant de la promotion de la production industrielle, deux grandes tendances se dégagent des orientations du plan de substitution des importations :
- Le Made in Morocco : une orientation qui consiste à consommer le produit marocain et à renforcer l’entrepreneuriat industriel national en favorisant l’émergence d’une nouvelle génération d’industriels marocains.
- Le Made in Morocco : une tendance qui consiste à renforcer le savoir-faire marocain dans certains métiers à travers une mise en contact avec des co-investisseurs et le développement de joint-ventures.
L’Industrialisation par Substitution aux Importations, fruit d’une une vision stratégique
Le 11 novembre 2020 à Rabat, Moulay Hafid Elalamy, qui était alors ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Économie verte et numérique, a officiellement lancé la démarche de substitution des importations. L’objectif de cette initiative était de promouvoir l’industrie marocaine dans des secteurs clés, afin de remplacer les importations par une production nationale d’une valeur estimée à 34 milliards de dirhams, tout en créant entre 50 000 et 100 000 emplois. De plus, le pays pourrait réaliser 17 milliards de dirhams grâce aux exportations sur les marchés internationaux. En 2019, le secteur automobile marocain a non seulement réussi à remplacer les importations, mais a également atteint un montant d’exportations de plus de 80 milliards de dirhams.
Les mesures encourageant le Made in Morocco
Dans ce cadre, des dispositions réglementaires ont été prises par le gouvernement marocain, au niveau de la loi de finances rectificative 2020, afin de limiter les importations de certains produits (augmentation des droits de douane) et l’opérationnalisation des mécanismes de préférence nationale dans le cadre des marchés publics.
Ainsi, le renforcement de la compétitivité du produit Made in Morocco passe à travers la préférence nationale dans la commande publique et l’imposition de barrières douanières pour désavantager les produits importés.
Dans le cadre de la Loi de finances 2020, les autorités marocaines avaient déjà prévu de faire passer les tarifs douaniers applicables à certains produits finis de 25% à 30%. A l’époque, l’objectif principal était d’améliorer les recettes douanières collectées au titre du droit d’importation, d’encourager la production locale et de réduire le déficit commercial.
Le cadre règlementaire en faveur du Made in Morocco
- La circulaire n° 15-20-cab du 21 moharrem 1442 (10 septembre 2020) concernant l’opérationnalisation de la préférence nationale et l’encouragement des produits marocains, dans le cadre des marchés publics.
- Le décret 2.22.431 relatif aux marchés publics publié au BO le 9 mars 2023
Publié au bulletin officiel du 9 mars 2023, le décret 2.22.431 relatif aux marchés publics entrera en vigueur le 1er septembre 2023. Ce texte, adopté en conseil de gouvernement en décembre 2022, apporte des dispositions visant à unifier le cadre des marchés publics et consacrer le principe de la préférence nationale. Le texte consacre également des mécanismes facilitant l’accès des TPME, des auto-entrepreneurs et des coopératives aux marchés publics.
Les secteurs prioritaires de la stratégie Made in Morocco
Le Maroc est historiquement connu pour sa production de produits artisanaux, de produits agroalimentaires mais progressivement le Royaume occupe une place importante sur la scène internationale dans la production de pièces automobile et aéronautique. Dès 2005, 7 secteurs industriels ont été identifiés comme prioritaires : l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique de spécialité, l’agroalimentaire, les produits de la mer et le secteur textile.
Plus récemment, le ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique a lancé « La banque de projets industriels ». Une initiative qui s’inscrit dans le cadre du nouveau plan de relance industriel (2021-2023). Selon le Ministère, cette nouvelle stratégie repose sur l’instauration d’une politique de substitution aux importations, le renforcement du capital marocain dans l’industrie et la décarbonation de l’industrie pour préserver et renforcer l’export.
Subventions
- Fonds de Développement Industriel et d’Investissements (FDII) : Subvention à l’investissement matériel et immatériel, pouvant aller jusqu’à 30% du montant d’investissement HT.
- Maroc PME : Programme ISTITMAR PME ou TPE, selon le CA : Soutien à l’investissement de croissance et technologique pouvant atteindre 30% du projet d’investissement, pour les TPE ayant réalisé un CA HT inférieur ou égal à 10 Millions MAD au terme du dernier exercice clos.
- Fonds de Promotion des Investissements (FPI) : Prise en charge partielle de certaines dépenses : acquisition du foncier potentiel (limite de 20% du coût du terrain), infrastructure externe (limite de 5% du montant d’investissement ou 10% pour le secteur de filature, tissage, ennoblissement) et à la formation (limite de 20% du coût de formation).
- Fonds de Développement Énergétique (FDE) : Aide à l’investissement sous forme d’une contribution de 10% du coût d’acquisition des biens d’équipement neufs plafonnée à 20 Millions MAD, pour les projets dont le montant d’investissement en biens d’équipement est supérieur à 2,5 Millions MAD hors droit d’importation et taxes.
- Fonds de Finissage, Impression, Teinture (FIT) : Prime de 20% à l’investissement matériel dédié aux projets relevant du textile amont (pour les projets d’extensions l’investissement en ITMO doit être au moins de 20 Millions MAD)
Financement
Programmes CCG :
- Programme « MEZZANINE PME » : produit de financement destiné à financer des besoins d’investissement et/ou de fonds de roulement éprouvés par des entreprises industrielles ou exportatrices viables mais souffrant d’une sous-capitalisation
- Programme « GREEN INVEST » : produit de cofinancement destiné à financer, conjointement avec la banque, les projets d’investissement relevant de l’économie verte initiés par des entreprises marocaines.
Aide à la formation
Programme « IDMAJ » : Exonération des entreprises des cotisations (CNSS, IR, TFP), selon les tranches de salaires Programme « TAEHIL » :
- Formation Contractualisée pour l’Emploi « FCE » : formationciblée des futures recrues pour ajuster leurs profils aux spécificités du poste à pourvoir. L’ANAPEC contribue au financement à hauteur de 10.000 MAD/personne.
- Formation Qualifiante de Reconversion « FQR » : répond à l’inadéquation profil-métier en s’adressant à tous les chercheurs d’emploi, en adaptant leurs profils aux besoins du marché à travers des opérations de reconversion professionnelle.
- Dispositifs d’aides directes à la formation : pour les secteurs de l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, l’offshoring, les énergies renouvelables et l’efficacité energétique, dont la contribution financière varie selon le secteur et selon les profils.
Programme « INMAA » : formation et accompagnement au Lean Management à travers des sessions de formation, accompagnement pour la mise en place des outils Lean, et prise en charge à hauteur de 60% de la prestation. Ce programme est destiné aux entreprises industrielles dont le Chiffre d’Affaires est inférieur à 200 Millions MAD
Avantages fiscaux
- Exonération du droit d’importation des biens d’équipement, matériels et outillages nécessaires à la réalisation d’un projet d’investissement dont le montant est supérieur à 200 millions de dirhams,
- Exonérations diverses pour les entreprises des Zones d’Accélération Industrielle (ZAI).
La banque de projets
Dans le cadre de la stratégie import-substitution, une banque de projets industriels a été lancée par le Ministère afin de renforcer l’offre exportable et la présence du capital marocain dans l’industrie. Cette banque expose une centaine de fiches-projets et vise à donner de la visibilité aux principales opportunités d’accélération du marché intérieur.
Dès son lancement, la banque de projets a permis d’analyser le potentiel de la fabrication locale.
- Analyse du potentiel de la fabrication locale
- Les vagues de la banque de projets
Dès septembre 2020, des opportunités industrielles ont été identifiés en partenariat avec le secteur privé. Ces projets ont été identifiées en trois temps :
- Performances et réalisations 2022 de la banque de projets
Deux ans après le lancement de la banque de projets, le ministre de l’industrie a présenté en septembre 2022 un bilan globalement positif de cette initiative et a annoncé le lancement d’une quatrième vague composée de 96 projets.
Des secteurs qui se démarquent
- Industrie automobile
En l’espace de dix ans, avec l’appui de stratégies sectorielles ambitieuses, le secteur de l’automobile au Maroc a connu une croissance remarquable. Selon les chiffres de l’Association Marocaine pour l’Industrie et le Commerce Automobile (AMICA), la filière automobile marocaine enregistre des performances remarquables.
Plusieurs indicateurs montrent que le secteur automobile réalise des surperformances, et notamment la fidélisation de groupes internationaux qui choisissent le Maroc comme destination stratégique pour leur production automobile. Nous pouvons à titre d’exemple citer le groupe américain Lear spécialisé dans la fabrication des sièges automobiles et des systèmes électriques et électroniques. Le Groupe, présent au Maroc depuis 2003, a inauguré sa 16ème usine au Maroc en octobre 2022 et vise à développer ses activités par la production de câblage pour voitures électriques.
- Industrie pharmaceutique
Le lancement du nouveau contrat-programme pour l’industrie pharmaceutique au Maroc est une étape clé pour renforcer l’autonomie du pays dans le domaine de la santé. Ce contrat, qui s’étend sur la période 2022-2027, prévoit des investissements significatifs pour le secteur, avec des objectifs ambitieux à atteindre. Cela est d’autant plus crucial dans le contexte de la pandémie de COVID-19 qui a mis en lumière la nécessité pour les pays de disposer d’une industrie pharmaceutique locale forte et capable de produire des médicaments et des vaccins.
En effet, le contrat-programme prévoit la création de 6 000 emplois industriels directs et 10 000 emplois indirects, ainsi qu’une augmentation du chiffre d’affaires direct de près de 15 milliards de dirhams. Il vise également à améliorer la balance commerciale de près de 10 milliards de dirhams et à créer une valeur ajoutée additionnelle de 6 milliards de dirhams pour le secteur. Tous ces objectifs contribueront à renforcer l’autonomie et la souveraineté économique du Maroc.
La Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP) jouera un rôle clé dans la réalisation de ces objectifs en veillant à la rentabilité des lignes de production existantes et en promouvant le Made in Morocco dans le secteur pharmaceutique. Le contrat-programme est donc une approche globale visant à réduire la dépendance aux importations dans le domaine de la santé et à encourager le développement d’une industrie locale forte et compétitive.
En somme, le nouveau contrat-programme pour l’industrie pharmaceutique marocaine est une initiative importante qui témoigne de la volonté du Maroc de renforcer son autonomie dans le domaine de la santé. Les objectifs ambitieux à atteindre en termes de création d’emplois, de chiffre d’affaires et de valeur ajoutée montrent l’importance stratégique de ce secteur pour l’économie marocaine.
Conclusion
Si dans l’esprit de beaucoup de Marocains, le produit industriel ou de consommation Made in Morocco n’était pas toujours synonyme de qualité et de fiabilité, cette attitude a été invitée à être repensée vu l’effort fourni ces dernières années, par les acteurs de l’industrie marocaine afin de promouvoir le Made in Morocco, notamment à travers l’organisation, le 15 mars 2023, de la 10ème édition de la Journée Nationale du Consommateur, sous le thème : Le consommateur marocain au cœur de la stratégie du développement du produit local.
Cette édition avait pour objectif de mettre en avant les attentes de la société civile en matière de promotion du produit Made in Morocco ainsi que les efforts déployés par les acteurs publics et privés pour d’une part, développer un produit local compétitif qui répond aux besoins du consommateur marocain et d’autre part, rehausser les standards de la protection du consommateur en matière de qualité et de sécurité.
Le patriotisme économique qui caractérise ce plan d’import substitution doit être pensé en conjuguant le Made in Morocco et le Consume Moroccan dont la base est la construction d’une crédibilité vis-à-vis des consommateurs en parallèle avec la production.